Histoire de la conquête de l'ouest
Le mythe de l'Ouest sauvage
 
La colonisation blanche
Entre 1840 et 1860, 360 000 personnes se lancent sur les pistes du Far West.
 
La colonisation de l'Ouest sauvage est encouragée par le gouvernement fédéral. Au cours du XIXe siècle, le congrès américain vote des lois favorisant l'implantation des fermiers à l'ouest du Mississippi. En 1790, on recensait environ 100 000 Américains à l'ouest des Appalaches. Ils sont près de 7 millions en 1840.
Les colons n'étaient pas des miséreux : il s'agissait pour la plupart d'agriculteurs américains disposant d'un capital de départ pour refaire leur vie dans l'Ouest.
Les richesses et la mise en valeur de l'ouest américain attiraient également des étrangers : la ruée vers l'or fit venir des Européens, des Latino-Américains et des Chinois en Californie.
Les pistes et le chemin de fer : la révolution des transports a accompagné la conquête de l'Ouest.
Les colons américains empruntent les pistes de l'Oregon (Oregon Trail) ou de Californie, dans des charriots bâchés et surchargés, immortalisés par la littérature et plus tard par le cinéma (westerns). Ils sont souvent escortés ou protégés par la cavalerie américaine. La traversée du continent est une véritable aventure pleine de dangers : blizzard dans les Montagnes Rocheuses, attaques des Indiens attendant les pionniers. Les convois avancent à la vitesse d'une vingtaine de kilomètres par jour. Ils s'arrêtent à des points d'étape connus dans les Grandes Plaines (Chimney Rock, Scott's Bluff, Ash Hollow, etc.). Devant leur avancée, les bisons fuient et le mode de vie des Amérindiens s'en trouve bouleversé. Le long des pistes sont érigés des forts qui se transforment rapidement en marchés. On voit même apparaître, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les premiers hôtels le long des routes. L'écrivain américain Mark Twain a décrit ces convois de pionniers dans son roman intitulé Mes folles années.
 
La piste du Pony Express, du Missouri à la côte Ouest.La pénétration des Américains suit la piste de Santa Fe, qui dès le début du XIXe siècle est parcourue par des liaisons régulières sur 1 000 km. À Santa Fe, les Américains vendent des armes et de la pacotille ; ils remportent avec eux des peaux de bisons achetées aux commancheros et des blocs d'argent de l'Arizona. En 1858, les lignes de diligences assurent des liaisons régulières entre San Francisco et Saint-Louis. Les pistes sont progressivement abandonnées avec le développement des liaisons ferroviaires, surtout après l'achèvement du premier chemin de fer transcontinental le 10 mai 1869. La maîtrise du territoire américain passe aussi par la mise en place du Pony Express, le premier service postal qui allait du Missouri à la côte ouest (1860–1861). Le courrier était alors acheminé à dos de cheval. Mais dès 1861, le télégraphe transcontinental permet une liaison instantanée entre les deux extrémités du pays.
 
La Frontière et l'esprit pionnier
Piste de l'Oregon. Chariot bâché de pionniers américainsLa Frontière désigne une limite mouvante entre les États en structuration de la colonisation du continent américain par les États-Unis et le Canada d'une part, et les peuplades indigènes. Cette frontière ne cessa d'être repoussée vers l'Ouest, suivant la formule populaire de Horace Greeley « Go West, young man, Go West, and grow with your country ! » (Pars pour l'Ouest, jeune homme, pars pour l'Ouest ! Et grandis avec ton pays !).
Le Far West représentait alors des milliers d'hectares de terres et des opportunités de réussite. Lorsque se termina la guerre contre le Mexique, les territoires de la cession mexicaine devinrent américains (1848) et la Californie s'ajouta aux États de l'Union (1850). Ainsi, la Frontière cessa d'être une limite au-delà de laquelle les ressources en bisons et terres étaient supposées inépuisables. La Californie se développa ensuite par le biais de l'interface pacifique, attirant Chinois et Européens qui avaient fait le voyage par bateau. Ce fut ensuite la Ruée vers l'or, fièvre qui fit pousser certaines villes comme des champignons.
 
Il fut ensuite traversé par le cheval de fer, comme les peuplades aborigènes l'appelaient, ce qui supprima définitivement sa connotation aventuresque : le territoire passait dans l'ère des transports modernes, et la compagnie de diligences Wells Fargo devenait une institution financière.
 
Au sortir de cette époque, la seconde moitié du XIXe siècle laissait encore des espaces à coloniser, la Frontière ne disparut pas physiquement : ainsi la structuration de l'État de l'Oregon au nord de la Californie, continuant des forêts de Redwoods dont certains à la taille légendaire, fut-elle un passage obligé pour les trappeurs et aventuriers qui achèveraient l'aventure des colonies d'Amérique du Nord en Alaska, notamment dans le Klondike. Les conditions météorologiques allaient laisser cet espace acheté à la Russie tsariste encore longtemps un sanctuaire pour la Nature.
 
La Frontière ? Métaphoriquement, elle n'a jamais disparu de la mentalité américaine ; les hommes médiatiques s'y réfèrent comme les Européens à leur passé médiéval.
 
exemple : to circle the wagons lorsqu'une entreprise connaît des difficultés, est une invitation pour ses salariés à se « serrer les coudes » et prendre la tempête à bras le corps ; l'expression fait référence aux chariots des colons qui empruntaient les pistes menant vers la Californie. D'autres expressions renvoient à l'esprit pionnier qui caractérise la mentalité américaine.
 
Go West, young man, Go West, and grow with your country !
Go West, young man, Go West, and grow with your country !
Pars pour l'Ouest, jeune homme, pars pour l'Ouest ! Et grandis avec ton pays